L’ATEMI

Un atemi (当身, あてみ ?) est dans les  budō ( arts martiaux  japonais) un coup porté sans  arme à une partie vitale 1. Il s’agit de coups portés avec le poing, le pied ou encore avec le tranchant de la main. Le terme atemi waza, 当身技 (あてみわざ ?, littéralement « technique d’atemi ») désigne les techniques d’atemi.

Dans la vision mystique médiévale, les atemi permettaient de perturber le  ki (l’énergie vitale) de l’adversaire, comme une sorte d’ acuponcture à but martial. Les atemi sont souvent accompagnés d’un  kiai, un cri correspondant à une extension du ki de la personne qui frappe.

Les atemi sont utilisés au  karaté, en  ju-jitsu, en  aïkido, en  yoseikan budō et initialement dans le  judo et en  ki shin taï jutsu.

Partant du fait qu‘on n’a que le temps ou la possibilité d’une contre-attaque unique, et qu’elle doit par conséquent être décisive, les vieux maîtres de Karaté ont développé un moyen de vaincre à coup sûr : il s’agit de l’ATE MI, coup frappé sur le corps de l’adversaire.

Les différences sont pourtant sensibles entre l’ATEMI et les coups frappés classiques, connus dans d’autres sports de combat

• les surfaces avec lesquelles on frappe sont variées et ne se limitent pas au poing , nous verrons, au cours de la description des mouvements du Karaté, que l’on frappe aussi de toutes les parties de la main ouverte ainsi que du coude ; d’autres armes puissantes et insoupçonnées font partie de l’arsenal du Kara – téka : le pied ou le genou pour le combat rapproché. E n effet, contrairement à certains sports occidentaux comme la boxe, le Karaté, art de guerre avant tout, considère qu’il n’y a aucun déshonneur à se servir de tous les moyens pour vaincre,

• les atémis sont portés avec de petites surfaces de frappe selon le principe qu’a force égale plus cette surface est réduite, plus le choc est puissant car la force ne se disperse pas,

• les surfaces de frappe sont lancées à grande vitesse vers la zone d’attaque. On sait en effet que la violence du choc grandit en fonction de la vitesse de la masse en déplacement ; il ne faut donc pas tant rechercher la force dans les mouvements que leur vitesse et leur sécheresse d’exécution,

• toute la force du corps est mise dans la surface de frappe. On a besoin de toute son énergie pour vaincre, encore faut – il que cette énergie soit concentrée au maximum au point de contact avec l’adversaire ; ainsi il ne faut pas seulement frapper du poing ou du pied mais avec tout le corps derrière ce poing ou ce pied. C’est pourquoi le Karaté utilise le corps qui participe au coup soit par translation rectiligne dans sa direction, soit par rotation des hanches sur place, soit encore par déplacement latéral des hanches. Hanches et abdomen jouent un rôle de premier plan car c‘est là que se trouve votre centre de gravité et voie réserve de force la plus grande. Par conséquent t il faut absolument s’efforcer de faire coïncider le mouvement du bras ou du pied qui frappe avec le mouvement correspondant du reste du corps,

• les atémis ne sont pas portés à n’importe quel endroit mais visent les quelques 80 points vitaux répartis sur le corps humain, ceci afin d’augmenter encore les chances de vaincre ; car un centre vital, â condition d’être frappé à grande vitesse et avec une grande précision, est aussi vulnérable pour un homme entrainé et musclé que pour un autre. 

Apres de nombreuses années de pratique, l’effet produit par un atemi donné avec force et vitesse est le même sur n’importe quelle partie du corps humain, même dépourvu de points vitaux, il y a alors résultat immédiat par fracture d’un os ou choc interne.

ATTENTION : Ces indications ne sont que purement informative, en aucun cas il ne faut tester les effets d’un coups porté sur un point vital. Au Dojo on ne se touche jamais et en self-défense, il faut appliquer les ripostes avec prudence et en cohérence avec l’agression. ( Cf- section self défense).
Un coup, même léger, sur l’un de ces points peut entrainer des blessures graves et avoir des conséquences irréparables.

Les croquis ci-dessus localisent les principaux points vitaux. Ils se répartissent en trois nivaux :

– JODAN ( visage)
-CHUDAN ( torse et abdomen)
-GEDAN ( sous la ceinture)

DE FACE :

1 – front
2 – haut du nez, entre les yeux
3 – yeux
4 tempes
5 – oreilles
6 – pointe du menton
7 – pomme d’Adam
8 – gencive supérieure
9 – angle de la mâchoire
10 – cotes du cou
11 – clavicules
12 – aisselles
13 – plexus solaire
14 – cotes flottantes
15 – abdomen
16 – bas-ventre
17 – tibias
18- bases de flexion des pieds
19 – orteils.


DE DOS:

20 – Sommet du crane
21 – 1ère 
vertèbre cervicale
22 – 5ème vertèbre cervicale
23 – 7ème vertèbre cervicale
24 – 12ème vertèbre cervicale
25 – Reins
26 -Dernière vertèbre lombaire
27 – Coccys
28 – Creux du genoux
29 – Tendon d’Achille

Zones Hachurées : 
Zones considérées comme points vitaux en compétition

LE KIME

En  Karaté-dō, le 決め (kime,  littéralement : « décision » ?) est souvent désigné comme étant « l’esprit de décision ». En raison de son association, en général, avec un travail de l’énergie, et de la même prononciation en japonais de ki (決, du  chinois : 決 ;  pinyin : jué  ; litt. « décidé, déterminé »), avec le ki (氣, du  chinois simplifié : 气 ;  chinois traditionnel : 氣 ;  pinyin :   ; litt. « air / souffle / énergie »), il est parfois traduit par erreur en «  énergie pénétrante ». Il est possible de comparer le  fajing à ce dégagement de puissance, qui est associé au kime.

Cela correspond à la brève mais intense concentration d’énergie (certains experts tel  Mitsusuke Harada, maître de karaté-dō, parle d’explosion), augmentée d’un influx mental allant dans le même sens au moment du contact avec l’adversaire, que cela soit dans une technique d’attaque (Atemi) ou une technique de défense (Uke wasa).

Le kimé est la manifestation ultime de l’efficacité en Karaté do mais aussi dans les autres arts martiaux d’origine asiatique.

Le terme est assez difficile traduire : le sens exprimé est esprit de décision.
En pratique, le KIME est une concentration physique et mentale totale à l’instant précis de l’impact, que ce soit lors d’une attaque, d’une contre-attaque ou un blocage: pendant une fraction de seconde votre énergie entière se déverse par ce coup; vous vous donnez à fond; au moment ou la surface de frappe touche l ‘adversaire le corps s’immobilise après le déplacement ou la rota­tion – la synchronisation doit être parfaite. L’onde de choc se propage alors a travers le corps de l’adversaire.

Pour être efficace, le KIME doit être :
– le plus bref possible (encore ne faut-il pas oublier de le faire),
– vitesse a son maximum,
– concentration totale et brève,

le coup a une terrible puissance . C’est ce qui explique l’aspect saccade des mouvements de Karaté et la fatigue qui résulte de ces alternances rapides de temps de contraction et de temps de décontraction.

Car au KIME succède aussitôt une décontraction totale :
les muscles se relâchent,
l’esprit se détend,
l’inspiration suit la brève expiration lors du KIME.

On limite ainsi l’effort et on conserve son équilibre; on est immédiatement prêt un nouveau mouvement, accompagne d’un nouveau KIME, et ainsi de suite.

N’oubliez jamais , au cours de votre étude, qu’il est facile d’ exécuter des mouvements de Karaté apparemment valables, mais que sans KIME ils sont totalement inefficaces et que vous perdez votre temps

Pour faciliter le KIME et le rendre plus total, le Karateka ajoute encore la force de l’attaque en retirant très vivement en arrière le bras oppose a celui qui frappe ( KARA – ZUKI) . De même, pour les coups de pied, la solidité du point d’appui est un facteur essentiel dans la réussite du KlME; dans les coups de pied sautes l’absence de point d’appui est compensée par un mouvement inverse du pied qui ne frappe pas.

Les reflex

Par l’entrainement, le pratiquant acquiert des reflexes qui lui permettent, sans devoir faire acte de volonté, d’exécuter la parade qui s’impose, dans la position la mieux adaptée , et de riposter aussitôt de la meilleure manière. Ceci s’obtient notamment grâce a une certaine confiance en soi qui fait que le Karateka entrainé n’appréhende pas une attaque éventuelle . donc ne fige pas à l ‘avance son esprit dans une attitude de pour .

Il existe donc plusieurs facteurs capables de déclencher une réaction en combat: une frappe de l’opposant, une ouverture, un déplacement, un regard, tous mouvements de l’adversaire.
La réponse à ces facteurs apparait sous forme de mouvements innés ou de techniques apprises.
Exemple: Un Karateka aura une réaction différente de celle d’un boxeur, un judoka ou tout autre pratiquant martial/sport de combat.

Le meilleur réflexe est celui qui répond le plus efficacement au stimuli qui doit entraîner la réaction. Même si le réflexe est rapidement exécuté, si le mouvement n’est pas efficace, ça ne sert à rien.

Notre corps est construit de façon à répondre à des stimuli. Ces stimuli sont détectés par nos sens et nos manières de réagir peuvent être différentes d’une personne à une autre. On peut être conditionné pour réagir d’une certaine façon face à différentes situations. Comment? La répétition mécanique des techniques face à certaines situations poussera votre corps à agir naturellement, rapidement, avec efficacité et sans réfléchir. Un réflexe conditionné est une réaction efficace à une situation.


L’ESPRIT

II joue un rôle très important. Au stade ultime un assaut de Karaté revêt la forme d’une lutte entre son propre esprit et celui de l’adversaire; alors seul un esprit fort, sans faille triomphera ; et c’est la que le Karaté devient un véritable art.

D’abord, votre esprit doit rester calme, même en face du déchainement d’une attaque mortelle (a main armée par exemple); en conservant votre sang-froid vous avez de sérieuses chances de rester maitre de la situation; au contraire, en prenant peur ou en vous mettant en colère, en perdant tout contrôle sur votre propre corps par l’affolement ou !’excitation, vous réduisez les possibilités de dominer l’adversaire ; car dans ce cas, même arme de la technique du Karaté, vous perdez au moins 50 % de vos moyens, la maitrise de soi doit donc être votre premier souci.
Avec un peu d’expérience elle est relativement facile a conserver si l’intention de l’adversaire est claire (si, par exemple, son attaque, même mortelle, est portée à fond et sans hésitation). Vos reflexes joueront. II est plus difficile d’appliquer ce principe lorsque vous ne pouvez pas lire dans l’esprit de votre adversaire (par exemple lorsque, plus calme lui-même et plus prudent, il ruse et feinte avant de porter l’attaque décisive), dans ce cas le combat prend l’aspect d’un véritable duel de l’esprit, ce qui est passionnant dans les JU-KUMITE au Dojo.

II faut par conséquent vous efforcer de garder un esprit clair (calme « comme la surface d’une eau dormante »), car seule une surface sans ride peut refléter une image sans déformation. En ne pensant a rien, votre esprit ne sera pas freine par .une quelconque impulsion secondaire et l’attaque adverse sera nettement perçue et parée a temps. II ne faut pas pour autant tomber dans l’inertie et perdre toute initiative. Des que l’attaque adverse est perçue, votre esprit doit au contraire atteindre un paroxysme : toute votre volonté doit tendre vers la parade et la contre-attaque, et ce sans perdre une seule fraction de seconde. C’est évidemment la que réside la difficulté essentielle, et un contraste apparent du Karaté comment rester calme, voire indiffèrent, tout en voulant lancer une contre-attaque décisive ?
La recherche de cet état mental est passionnante.


Votre esprit ne doit pas s’endormir. Ainsi, même si, dans un combat, vous restez constamment sur la défensive, et que vous reculiez sans arrêt, vous devez absolument garder a l’esprit (‘intention d’attaquer ou de contre-attaquer ou de prendre l’avantage a partir d’un mouvement adverse. L’esprit doit donc rester alerte. Cet état d’esprit s’appelle ZANSHIN, II implique par ailleurs une certaine retenue dans les actes. On peut s’engager à fond dans un mouvement, mais il faut rester tout de même vigilant, même si l’on estime avoir mis l’adversaire définitivement hors de combat. Celui-ci, même blessé peut avoir, en effet, un dernier sursaut d’énergie et surprendre par une ultime contre-attaque (notamment s’il est au sol). Et c’est cet état d’esprit qu’il convient de rechercher dans les KATAS.

On touche ici a l’union étroite du corps et de l’esprit, ce qui est l’aspect philosophique du Karaté : la voie vers la Maitrise tant recherchée.